De la part d'Anne Pierre-Noël.
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Colère des familles de schizophrènes contre les jouets «Skyzos»
Slug : Santé psychiatrie jeux
STRASBOURG, 15 oct 2010 (AFP) - Deux associations de famille de schizophrènes ont menacé vendredi de saisir les tribunaux contre une série de jouets en plastique baptisés «Skyzos», qu'elles jugent insultants à l'égard des malades.
«Le nom de ces jouets est méchant et malveillant, nous avons protesté auprès du fabriquant et nous étudions la possibilité d'aller devant les tribunaux», a indiqué à l'AFP Nathalie Prunier, de l'association de familles de malades «Schizo Espoir», basée à Colmar.
De son côté, l'Union nationale des amis et familles de malades psychiques (UNAFAM), alertée par une récente campagne de publicité pour les «Skyzos», a écrit à la société Panini - éditrice des célèbres images autocollantes - pour lui demander de retirer ces jouets du marché ou d'en changer le nom, faute de quoi elle se tournera vers la justice.
«On ne joue pas avec la maladie, c'est trop sérieux. La souffrance d'autrui ne nous fait pas rire, ce n'est pas négociable», a indiqué à l'AFP le président de l'UNAFAM, Jean Canneva.
Fin 2003, l'UNAFAM avait obtenu devant un tribunal de Nanterre l'interdiction d'un singe parlant en peluche baptisé «Nazo le schizo», et qui tenait des «propos incohérents». La justice avait estimé que le jouet portait «atteinte à la dignité des malades».
Dans le cas présent, les associations critiquent en particulier le fait que les figurines sont présentées par leur fabricant comme dotées de «deux personnalités», ce qui selon l'UNAFAM correspond à certaines images fausses sur la schizophrénie.
La direction de Panini France a indiqué à l'AFP qu'elle prenait «très au sérieux» la colère des associations, et a plaidé sa «complète bonne foi». Elle a assuré n'avoir «jamais pensé» à la schizophrénie en baptisant les figurines Skyzos, dont le nom doit selon elle se prononcer à l'anglaise, «Skaïzosse».
«Loin de nous l'idée d'attaquer qui que ce soit», a assuré Alain Guerrini, le patron de la filiale française du groupe italien, qui reconnaît craindre un «préjudice financier, marketing et commercial» si le produit venait à être retiré du marché.
«Nous allons discuter avec l'UNAFAM, et trouver la voie étroite qui permette, tout en répondant à leur attente, de ne pas trop décevoir nos clients», a conclu M. Guerrini.
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AFP - 151723 OCT 10 sante-psychiatrie-jeux